• 01nov

    Taille légale du bar : 42 cm !

    Depuis la publication de la charte pour une pêche en mer de loisir éco-responsable, la législation se renforce en vue de la gestion des ressources marines. Dans la continuité de l’application de la charte, un nouvel arrêté rassemble toutes les tailles minimales de capture et revoit à la hausse certaines tailles, dont celle du bar commun.

    La taille légale de capture du barDicentrarchus labrax – a été rehaussée à 42 cm au lieu de 36 cm sur la face Atlantique.
    Outre Atlantique, la taille légale du loup (son appellation locale) passe à 30 cm au lieu de 25 cm en Méditerranée d’après mes dernières informations.

    Novembre 2012 : la taille légale de capture du bar passe à 42 cm

    En 2002 Pecheweb.com (devenu Fishermag.com) faisait la promotion d'une taille minimale de capture du bar à 42 cm.

    Il s’agit d’une mesure pour laquelle de nombreux acteurs de la pêche de loisir ont milité. Les sites Internet, les compétitions (la première fût l’Open Bar des Abers), les associations dont le Collectif Bar Européen ont tous contribué à promouvoir cette mesure qui tient du bon sens. Pourquoi spécialement le bar ? Parce qu’il s’agit de l’espèce la plus recherchée par les pêcheurs de loisir en France et qu’il est particulièrement important de préserver les ressources de cette espèce. Le bar est un moteur qui a amené à une mesure globale révisant les tailles légales de captures d’autres espèces emblématiques telles que le cabillaud, la daurade royale, la dorade grise, la sole ou encore le maigre

    Reste à appliquer ces nouvelles tailles légales de capture à la pêche professionnelle (décision Européenne) et surtout à évoluer vers le repos biologique de certaines espèces.

    Si je me fie aux dernières réunions au sujet des tailles légales de capture des poissons et crustacés, les mesures suivantes devraient figurer sur l’arrêté :

    1) Quelques tailles légales de captures mises à jour :

    • Daurade royale : 23 cm au lieu de 19 cm.
    • Bar commun : 42 cm au lieu de 36 cm en Atlantique et 30 cm au lieu de 25 cm en Méditerranée.
    • Sole : 25 cm au lieu de 24 cm.
    • Maigre : aucune taille n’était fixée, nouvelle taille légale 45 cm (maille biologique, volonté des 5 fédérations) ou 30 cm (volonté d’autres intervenants)
    • Rouget barbet : 15 cm au lieu de 11 cm.
    • Dorades grises et roses : 23 cm…

    2) Repos biologique :
    Les volontés entre la pêche de loisir et la pêche professionnelle divergent, les pêcheurs professionnels étant contre le respect du repos biologique concernant le bar.
    3) Quotas journaliers :
    Face au refus des pêcheurs professionnels du respect du repos et des tailles biologiques, les fédérations représentatives des pêcheurs de loisir se sont bloquées à leur tour, considérant avoir fait de grandes concessions en rehaussant de nombreuses tailles légales de capture pour les pêcheurs de loisir.

    Chronologie des lois depuis la charte  pour une pêche de loisir éco-responsable.

    Rappel des derniers grands changements en terme de législation pour le pêcheur de loisir :

    Pour mieux comprendre (tailles légales, pêches raisonnées, repos biologique du bar)

    Livre La pêche du bar

    Livre La pêche du bar, éditions Vagnon

    Un extrait de mon dernière livre « La pêche du bar » aux éditions Vagnon (publié en décembre 2011), à propos des ressources de bar, des tailles biologiques et du repos biologique, pages 20-21 :

    Éthique du pêcheur sportif

    Consommation du bar :

    Un bar en croûte de sel ou un filet de bar au fenouil, c’est si bon ! Il est normal de prélever et de savourer ce mets de premier choix, avec la fierté d’avoir apporté à table un plat servi dans les restaurants étoilés. Ce n’est pas interdit, il n’y a pas de quoi rougir dans la mesure où tout prélèvement, bien mesuré et réfléchi, se fait sans excès.

    Maille du bar en compétition :

    • La FFPM, Fédération Française des Pêcheurs en Mer, a passé la taille minimale des bars comptabilisés à 40 cm dans le cadre de ses compétitions officielles.
    • Dans le cadre des compétitions de pêche du bar aux leurres, regroupées dans un circuit nommé Labrax Cup®, les bars ne sont comptabilisés qu’à partir de 42 cm.

    Maille biologique :

    Vous pouvez voir sur le tableau « Maturité sexuelle » en page 17 qu’au cas extrême, la femelle ne se reproduit qu’à partir de 40 cm en Méditerranée et 42 cm en Manche/Atlantique. Pour être certain de prendre un bar mature qui s’est reproduit au moins une fois, puisqu’il n’existe pas de moyen efficace pour distinguer un mâle d’une femelle sans les tuer, il convient de se fixer une taille minimale de capture à 40 cm en Méditerranée et 42 cm ailleurs. C’est ce que j’appelle la « maille biologique », ou « taille minimale biologique de capture », qui amène à relâcher tout bar juvénile.

    Cette éthique vise à remettre à l’eau plus de poissons qu’en suivant les mailles légales.

    Cependant, que les débutants se rassurent, en terme de gestion des stocks, un pêcheur occasionnel qui ne garde dans son année que 5 bars de la maille légale (36 cm sur la face atlantique et 25 cm en Méditerranée) ne fait pas plus de mal à la ressource qu’un pêcheur régulier qui conserve des dizaines de bars de plus de 42 cm dans sa saison, bien au contraire.

    Pour suivre ce raisonnement, un pêcheur ne peut se positionner en tant que défenseur de l’espèce par le simple fait qu’il se soit approprié l’étiquette « maille à 42 cm », s’il conserve une quantité indécente de bars dans son année.

    Ressource de bars en surveillance :

    La maille biologique n’est qu’un premier pas vers une pêche raisonnée, la limite des captures vient en complément. Vous avez peut-être remarqué qu’aujourd’hui, les cartons de bars ne sont plus fièrement exposés. C’est déjà un grand pas vers la prise de conscience de l’appauvrissement des ressources de bars. D’ailleurs, à qui la faute ? Aux pêcheurs amateurs qui, du bord, capturent des quantités de bars juvéniles sous prétexte qu’ils ne connaissent pas la législation ? Aux quelques plaisanciers qui quadrillent les bonnes zones aux palangres ou réalisent des bons coups de plus de 50 kg dès que possible ? Aux bolincheurs à l’affût du retour du bar pour prélever plusieurs tonnes tout près de la côte ? Aux chalutiers pélagiques, équipés de sonars et de caméras derniers cris, qui prennent les bars reproducteurs à la volée sur les zones de frai ?

    Si les dérives existent chez tous les traqueurs de bars, les statistiques montrent que la baisse des ressources est majoritairement actée par le chalutage pélagique « en boeuf » et le chalutage de fond sur les zones de frai l’hiver, à raison de plus ou moins 3 000 tonnes par an. Il est fort probable que cette surexploitation locale de bancs de bars concentrés pour se reproduire ne soit pas compatible avec le maintien d’une quantité de reproducteurs suffisante et que le comportement reproducteur des bars soit perturbé par les opérations de pêche.

    En outre, si tous les bars ainsi pêchés étaient destinés à finir dans l’assiette du consommateur, cette technique aurait un sens. Mais lorsque ces bateaux capturent plusieurs tonnes de bars d’un seul coup, le prix de vente du bar devient dérisoire provoquant un engorgement total du marché qui conduit à jeter une partie de la pêche.

    Les ligneurs, pêcheurs professionnels de bars à la ligne, se sont imposés une limitation de l’effort de pêche durant la période de frai. Ils ont appliqué un arrêt temporaire de la pêche du bar qui apporte un repos biologique à l’espèce.

    L’expérience montre qu’il est préférable de mettre en place des mesures de gestion des stocks visant à en assurer la pérennité avant qu’une dégradation de l’état de ces stocks n’aboutisse à une situation difficile à maîtriser. La généralisation de ce repos biologique à toutes les techniques de pêche professionnelles et de loisir pourrait faire partie de ces mesures bénéfiques.

    Dans ce contexte, il est fort probable que l’effort demandé sur l’accès à la ressource soit réparti entre les usagers au sein de la pêche professionnelle, mais aussi entre les pêcheurs professionnels et les pêcheurs plaisanciers dont nous faisons partie, car la protection de l’espèce est l’affaire de tous.

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  • Bonjour Sur le magazine Pêche en Mer à commander. A bientôt ...
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  • bonjour guillaume merci pour le dossier est ce que vous ...
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  • Bon article, information très utiles....